Je trouve l’inspiration dans le monde de l’aviation, plus précisément dans les cartes aériennes avec leurs codes, langages, géométries, couleurs, légendes, et zones de restriction.

Par l’ajout de peinture, je modifie l’aspect général de la carte pour créer de nouvelles lectures. A travers mes installations je cherche à mettre en scène un monde caché et énigmatique, de rendre visible l’invisible.

Par leurs formes, dimensions, choix de matériaux et mediums je quitte une représentation ordonnée de l’espace aérien pour rendre palpable une perception plus souple de voyages intérieurs.

Ma technique consiste à isoler d’abord les espaces sur la carte et puis á les réassembler pour créer des nouveaux territoires imaginaires. J‘aime travailler l’idée qu’une pièce puisse glisser dans l’autre et constituer un ensemble.

Dans mon travail, je privilégie les matériaux de récupération qui induisent mes gestes. Il sont légers et naturels, prêts à subir une transformation radicale (boites en carton, papiers de soie, des filtres a café ou encore de la gaze).

J’en lisse les surfaces froissées, déchire et recouds les papiers tristes et inanimés, leurs redonne une nouvelle vie.

Je cherche et tente de trouver mon équilibre entre les morceaux de mémoires de Rieko Koga et les jeux d’échelles et miroirs d’Alice Anderson.

La couture est le medium de base de mon travail. Associé à la fragilité du papier, le fil donne souplesse et vie à la matière.

Au rythme constant de la machine à coudre, je trace des formes inattendues, des chemins et des voies que la main seule ne me permettrait pas de faire naître.

Entre des coordonnées et des rayons, entre terre et ciel, des réseaux qui nous parlent de fragilité, comme si la terre se déshabillait de ses repères, le ciel s’ouvre alors et laisse sa structure exposée au monde.